Les visites médicales
Visite d’Information et de Prévention (VIP)
Tout salarié nouvellement recruté doit bénéficier d’une visite d’information et de prévention, dans le délai de 3 mois à partir de sa prise de fonction effective. Cette visite doit toutefois être réalisée préalablement à leur affectation sur le poste pour certains salariés :
- travaillant de nuit ;
- âgés de moins de 18 ans ;
- exposés aux agents biologiques du groupe 2 qui peuvent provoquer une maladie chez
l’homme et constituer un danger pour les salariés ; - exposés à des champs électromagnétiques et affectés à des postes pour lesquels les
valeurs dépassent les limites d’exposition fixées par l’article R. 4453-3 du code du travail.
Après cette visite initiale, le salarié bénéficie d’un renouvellement de la visite d’information
et de prévention selon une périodicité maximale de 5 ans. Ce délai peut être ramené à trois ans pour les salariés dont l’état de santé, l’âge, les conditions de travail ou les risques professionnels auxquels ils sont exposés le nécessitent. Pour le travail de nuit, nouvelle
visite à 3 ans.
Au GIMAC-ST, les VIP sont réalisées par le médecin du travail ou l’infirmière.
Pour plus d’information sur la visite d’embauche, consultez la plaquette Presanse.
Cas particulier du suivi individuel adapté (SIA) :
Sont concernés par le SIA :
Les travailleurs handicapés / titulaires d’une pension d’invalidité
Tout salarié qui déclare, lors de la visite d’information et de prévention, être travailleur
handicapé et reconnu comme tel par la commission des droits et de l’autonomie des
personnes handicapées (CDAPH) est orienté sans délai vers le médecin du travail qui peut
préconiser des adaptations de son poste de travail. Même chose pour le salarié qui
déclare être titulaire d’une pension d’invalidité attribuée au titre du régime général de
sécurité sociale (ou de tout autre régime de protection sociale obligatoire).
Les femmes enceintes
Toute femme enceinte, qui vient d’accoucher ou, qui allaite son enfant est, à l’issue de la visite d’information et de prévention, ou, à tout moment si elle le souhaite, orientée sans délai vers le médecin du travail. Cette nouvelle visite, effectuée par le médecin du travail, a notamment pour objet de proposer, si elles sont nécessaires, des adaptations du poste ou l’affectation à d’autres postes.
Les travailleurs de nuit
Le suivi de l’état de santé des travailleurs de nuit doit notamment permettre au médecin
du travail d’apprécier les conséquences éventuelles du travail de nuit pour leur santé et
leur sécurité, notamment du fait des modifications des rythmes chronobiologiques, et d’en appréhender les répercussions potentielles sur leur vie sociale. Le médecin du travail informe les travailleurs de nuit, en particulier les femmes enceintes et les travailleurs vieillissants, des incidences potentielles du travail de nuit sur la santé. Cette information tient compte de la spécificité des horaires, fixes ou alternés. Le médecin du travail les conseille sur les précautions éventuelles à prendre. Il est informé par l’employeur de toute absence, pour cause de maladie, des travailleurs de nuit.
Source
Visite dans le cadre d’un suivi individuel renforcé
Tout salarié affecté à un poste présentant des risques particuliers pour sa santé ou sa
sécurité ou pour celles de ses collègues (ou de tiers évoluant dans l’environnement
immédiat de travail) bénéficie d’un suivi individuel renforcé de son état de santé (art. L.
4624-2 et R. 4624-22 et suivants).
Le suivi individuel renforcé comprend un examen médical d’aptitude initial qui se
substitue à la visite d’information et de prévention.
Il est effectué par le médecin du travail préalablement à l’affectation sur le poste.
Cet examen doit permettre notamment :
- de s’assurer que le salarié est médicalement apte au poste de travail auquel l’employeur envisage de l’affecter, notamment en vérifiant la compatibilité de ce poste avec son état de santé, afin de prévenir tout risque grave d’atteinte à sa santé ou à sa sécurité ou à celles de ses collègues (ou des tiers évoluant dans l’environnement immédiat de travail) ;
- de rechercher si le salarié n’est pas atteint d’une affection comportant un danger pour les autres travailleurs ;
- de proposer éventuellement les adaptations du poste ou l’affectation à d’autres postes ;
- d’informer le salarié sur les risques des expositions au poste de travail et le suivi médical nécessaire ;
- de sensibiliser le salarié sur les moyens de prévention à mettre en œuvre.
A l’issue de cet examen, et à l’occasion de son renouvellement (examen médical d’aptitude périodique), le médecin du travail délivre au salarié et à son employeur un avis d’aptitude ou d’inaptitude (cet avis figure dans le dossier médical en santé au travail du salarié). La liste des postes à risques est fixée par l’article R 4624-23 du Code du travail.
Doivent donc bénéficier d’un SIR :
Les salariés affectés à des postes exposant :
- À l’amiante ;
- Au plomb dans les conditions prévues à l’article R.4412-60
- Aux agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction mentionnée à l’article R. 4412-60 ;
- Aux agents biologiques des groupes 3 et 4 mentionnés à l’article R. 4421-3 ;
- Aux rayonnements ionisants ;
- Au risque hyperbare ;
- Au risque de chute de hauteur lors des opérations de montage et de démontage
d’échafaudages.
Les salariés affectés à des postes soumis à un examen d’aptitude spécifique, et en particulier :
- Les salariés amenés à conduire certains équipements de travail pour lesquels une
autorisation de conduite est nécessaire (engins de levage par exemple) ; - Les jeunes de moins de 18 ans affectés sur des travaux interdits susceptibles de
dérogations ; - Les salariés habilités par l’employeur à effectuer des opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage ;
- Les salariés effectuant dans certaines conditions de la manutention manuelle.
Les salariés pour lesquels l’employeur estime, au regard de l’évaluation des risques, qu’un SIR est nécessaire.
L’employeur, sur la base de son évaluation des risques et du document unique, a en effet la possibilité de compléter la liste des postes dits à risque, pour lesquels un SIR est nécessaire pour le salarié qui y est affecté. Cette liste, qui doit être motivée par écrit par l’employeur, est soumise à l’avis du médecin du travail et du CSE (Comité Social et Economique) ou du CSSCT (Commission Santé Sécurité et conditions de travail) ou, à défaut, des délégués du personnel s’ils existent, en cohérence avec l’évaluation des risques et la fiche d’entreprise. Elle est ensuite transmise au service de santé au travail et tenue à la disposition du directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi et des services de prévention des organismes de
sécurité sociale. Elle est mise à jour tous les ans.
L’examen médical d’aptitude réalisé dans le cadre du SIR est renouvelé par :
- Une visite intermédiaire effectuée par un professionnel de santé au plus tard deux ans après la visite avec le médecin du travail ;
- Une visite effectuée par le médecin du travail, selon une périodicité qu’il détermine et qui ne peut être supérieure à quatre ans.
Visite de préreprise
En cas d’absence au travail justifiée par une incapacité résultant de maladie ou d’accident d’une durée supérieure à 30 jours, et en vue de favoriser son maintien dans l’emploi, le salarié (et, plus généralement, le travailleur) peut bénéficier d’un examen de pré reprise par le médecin du travail, notamment pour étudier la mise en œuvre des mesures d’adaptation individuelles prévues à l’article L. 4624-3du code du travail (sur ces mesures, voir aussi ci-dessous), organisé à l’initiative du salarié, du médecin traitant, des services médicaux de l’assurance maladie ou du médecin du travail, dès lors que le retour du salarié à son poste est anticipé. L’employeur informe le travailleur de la possibilité pour celui-ci de solliciter l’organisation de l’examen de pré reprise.
À noter : la loi du 2 août 2021 et le décret n° 2022-372 du 16 mars 2022 cités en référence,
ont ramené de 3 mois à 30 jours la durée de l’arrêt de travail pour maladie ou accident
au-delà de laquelle le salarié peut bénéficier d’un examen de pré reprise. Ces dispositions,
destinées à prévenir la désinsertion professionnelle, sont applicables aux arrêts de travail commençant à compter du 1er avril 2022.
Au cours de cette visite, le médecin du travail peut recommander :
- des aménagements et adaptations du poste de travail ;
- des préconisations de reclassement ;
- des formations professionnelles à organiser en vue de faciliter le reclassement du salarié ou sa réorientation professionnelle.
À cet effet, il s’appuie en tant que de besoin sur l’assistante sociale du GIMAC-ST ou sur celle de l’entreprise adhérente (si elle en possède). Le médecin du travail informe, sauf si le salarié s’y oppose, l’employeur et le médecin conseil de ces recommandations afin que toutes les mesures soient mises en œuvre en vue de favoriser le maintien dans l’emploi.
Visite de reprise
Le salarié bénéficie d’un examen médical de reprise du travail par le médecin du travail :
- après un congé de maternité. Cette visite de reprise maternité peut également être
effectuée par l’IDEST dans le cadre d’un protocole établi par le médecin du travail ; - après une absence pour cause de maladie professionnelle ;
- après une absence d’au moins trente jours pour cause d’accident du travail ;
- après une absence d’au moins soixante jours pour cause de maladie ou d’accident non professionnel (disposition applicable aux arrêts de travail débutant à compter du 1 er avril 2022).
Dès que l’employeur a connaissance de la date de la fin de l’arrêt de travail, il doit saisir le
service de prévention et de santé au travail qui organise l’examen médical de reprise le
jour de la reprise effective du travail, et au plus tard dans un délai de huit jours qui suivent
cette reprise. Cet examen médical de reprise du travail a pour objectif (art. R. 4624-32 du code du travail) :
- de vérifier si le poste de travail que doit reprendre le salarié, ou le poste de reclassement auquel il doit être affecté est compatible avec son état de santé ;
- d’examiner les propositions d’aménagement ou d’adaptation du poste repris par le salarié ou de reclassement faites par l’employeur à la suite des préconisations émises le cas échéant par le médecin du travail lors de la visite de pré reprise ;
- de préconiser l’aménagement, l’adaptation du poste ou le reclassement du salarié ;
- d’émettre, le cas échéant, un avis d’inaptitude.
Arrêt de moins de 30 jours pour accident du travail :
Le médecin du travail est informé par l’employeur de tout arrêt de travail d’une durée
inférieure à trente jours pour cause d’accident du travail afin de pouvoir apprécier,
notamment, l’opportunité d’un nouvel examen médical et, avec l’équipe pluridisciplinaire,
de préconiser des mesures de prévention des risques professionnels.
Visite à la demande du salarié ou de l’employeur
A sa demande, à celle de son employeur ou à la demande du médecin du travail, tout salarié peut bénéficier d’une visite médicale.
Visite de mi-carrière
Le salarié (ou, plus généralement, le travailleur) est examiné par le médecin du travail au cours d’une visite médicale de mi-carrière organisée à une échéance déterminée par accord de branche ou, à défaut, durant l’année civile du 45e anniversaire du salarié. Ces dispositions résultent de la loi du 2 août 2021 citée en référence, et entrent en vigueur à compter du 31 mars 2022.
Cet examen médical peut être anticipé et organisé conjointement avec une autre visite médicale lorsque le salarié doit être examiné par le médecin du travail deux ans avant l’échéance mentionnée ci-dessus. Il peut être réalisé dès le retour à l’emploi du salarié dès lors qu’il satisfait aux conditions déterminées par l’accord de branche ou, à défaut, qu’il est âgé d’au moins 45 ans.
L’examen médical vise à :
- 1° Établir un état des lieux de l’adéquation entre le poste de travail et l’état de santé du salarié, à date, en tenant compte des expositions à des facteurs de risques professionnels auxquelles il a été soumis ;
- 2° Évaluer les risques de désinsertion professionnelle, en prenant en compte l’évolution des capacités du salarié en fonction de son parcours professionnel, de son âge et de son état de santé ;
- 3° Sensibiliser le salarié aux enjeux du vieillissement au travail et sur la prévention des risques professionnels.
Le médecin du travail peut proposer, par écrit et après échange avec le salarié et l’employeur, les mesures (aménagement du poste de travail, aménagement du temps de travail, etc.) prévues à l’article L. 4624-3 du code du travail. À la demande du salarié concerné, le référent handicap (celui-ci doit être désigné dans toute entreprise occupant au moins 250 salariés) participe à ces échanges ; il est alors tenu à une obligation de discrétion à l’égard des informations à caractère personnel qu’il est amené à connaître. La visite médicale de mi-carrière peut être réalisée par un infirmier de santé au travail exerçant en pratique avancée. Celui-ci ne peut proposer les mesures relevant de l’article L. 4624-3 précité. A l’issue de la visite, l’infirmier peut, s’il l’estime nécessaire, orienter sans délai le travailleur vers le médecin du travail.
Visite de fin de carrière
Depuis le 1 er octobre 2021, les salariés sur le départ à la retraite et qui ont occupé un poste
à risques pour leur santé ou leur sécurité, peuvent bénéficier d’une visite médicale de fin
de carrière organisée par l’employeur. Un décret paru au Journal officiel le 11 août 2021
précise les modalités d’application de cette visite et des salariés qui en sont concernés. Le
point avec Service-Public.fr.
L’employeur devra informer le service de santé au travail du prochain départ ou de la mise
à la retraite d’un salarié bénéficiant ou ayant bénéficié d’un suivi médical renforcé.
Si l’employeur n’informe pas le service de santé au travail, le salarié pourra au cours du
mois précédant son départ en retraite demander à bénéficier de cette visite directement auprès de ce service. Il doit en informer son employeur.
Le médecin du travail doit déterminer si le salarié remplit bien les conditions lui permettant de bénéficier de la visite médicale et l’organiser si ces conditions sont remplies. À la fin de la visite, il doit établir un document dressant un état des lieux et en cas d’exposition du salarié aux facteurs de risques professionnels, il peut préconiser, le cas échéant, une surveillance post-professionnelle en lien avec le médecin traitant du salarié.
Pour plus d’information, consultez la plaquette Presanse.
NB : Quel que soit le nombre de ces prises en charge pendant l’année, elles n’occasionnent aucun surcoût pour l’employeur car elles sont comprises dans le montant de la cotisation annuelle.
La visite post-exposition
Certains risques professionnels peuvent entraîner des maladies de nombreuses années
après la fin de l’exposition. Les employeurs ou les salariés qui ont été exposés à certains
risques professionnels (R. 4624-23), c’est à dire suivis en Surveillance Individuelle
Renforcée (SIR), peuvent demander une visite post-exposition dans les 6 mois de la fin de
l’exposition (départ à la retraite, changement de poste ou suppression du risque…) pour
faire un état des lieux, établir une traçabilité et conseiller une surveillance adaptée.